La Nef des fous est généralement interprétée comme l'illustration de la folie qui a gagné tous les personnages. Il n'y a ni trompeurs ni trompés, seulement des fous ou des hommes assez insensés pour s'embarquer sur un navire sans voile ni gouvernail et dont une cuiller énorme qui pourrait faire office de rame ou de godille est abandonnée. Le mal semble avoir atteint toute la compagnie, prêtre, moine, religieuse… le plus fou n'étant peut-être pas celui qui en porte l'habit et qui, perché sur une branche, un peu à l'écart, savoure sa victoire et déguste son vin. Ces hommes et ces femmes embarqués ensemble ne vont nulle part, ils n'en savent rien et ne s'en soucient pas le moindre du monde. Leur navire sans guide bat pavillon infidèle : la longue oriflamme rouge accrochée au mât porte un croissant de lune. Croissant des musulmans, mais aussi croissant des juifs4 ? Le croissant de lune renvoie à l'hérésie des Mécréants, mais aussi à la folie, au lunatisme. (Extrait "inviolé" de Wikipedia)