Mesdames, Messieurs,
Dans la nuit de vendredi à samedi, alors que comme la plupart des Français nous assistions impuissants au drame qui frappait Paris, nous écrivions ces lignes, publiées au matin sur le site internet de la ville. Je vous les lis :
« Face à une telle attaque, aucune minute de silence, aucune marche blanche, aucun rassemblement d'hommage ne sauraient, ne pourraient être à la hauteur. »
Ce soir, alors que nous sommes rassemblés, alors que nous ferons tout à l'heure une minute de silence, je continue à penser ce que nous écrivions voilà bientôt deux jours.
L'émotion est naturelle. Elle traverse chacun d'entre nous. Mais, collectivement, face à la guerre, elle n'est pas la réponse. N'être que dans l'émotion est le propre des sociétés immatures, réfugiées dans l'enfance, comme dans un royaume de douces illusions.
Nous devons dominer l'émotion. Nous devons nous dominer et regarder les événements comme ils sont et non comme l'on voudrait qu'ils soient.
L'unité nationale est indispensable. Mais une unité pour le combat, contre nos ennemis. Pas une unité de façade sur le dos des morts. Pas l'unité médiatique d'une société apeurée, prise dans les phares de l'histoire.
Nous ne détruirons pas nos ennemis en allumant des bougies.
Nous ne détruirons pas nos ennemis en refusant de les nommer.
Nous ne détruirons pas nos ennemis en continuant d'appliquer des méthodes qui nous ont amenés à cette situation.
Nous ne détruirons pas nos ennemis si nous persistons à nier l'existence sur notre sol d'un véritable ennemi intérieur qui, loin d'être isolé, plonge ses racines dans nos banlieues et nos cités.
Nous ne détruirons pas nos ennemis en persistant à dire qu'il ne s'agirait que d'une infime minorité.
Nous détruirons nos ennemis en appliquant un plan de combat.
Nous détruirons nos ennemis en retrouvant les vertus de nos pères.
Nous détruirons nos ennemis en redevenant des Français libres.
L'heure est arrivée où la France doit redevenir la France. Nous avons une armée, nous avons une police. Nous avons tous les moyens nécessaires pour faire la guerre et pour vaincre.
Cela ne dépend que de nous. Cela ne dépend que de ceux qui, à cette heure, sont nos chefs.
Leur responsabilité dans les mois qui viennent est immense. Il leur appartient de tout faire pour protéger notre peuple. L'unité nationale exige qu'on leur fasse confiance.
Mais cette confiance n'est pas un chèque en blanc. Elle est une exigence. Nous ne pourrons pas accepter longtemps de nous retrouver plusieurs fois par an devant des monuments aux morts.
Vendredi soir, le président de la République affirmait que nous devions être impitoyables.
Alors oui. Soyons-le !
Mais soyons d'abord impitoyables pour extirper le mal à la racine, ce mal qui accable notre pays. À commencer par les mensonges d'une propagande médiatique permanente qui n'a de cesse de nous désarmer mentalement, de nous priver de notre instinct de survie.
Impitoyables envers nous-mêmes pour ne plus succomber à l'angélisme, à la fiction d'un prétendu « vivre-ensemble ».
Impitoyables pour regarder le réel en face.
Alors, et alors seulement, nous serons en mesure de vaincre, non seulement militairement, mais aussi et surtout spirituellement.
Cessons d'être des faibles !
Redevenons un peuple fier, battons-nous comme un peuple fort !
Soyons un peuple !
Et notre victoire sera totale ! Vive la France !
ROBERT MENARD
MAIRE DE BEZIERS
Village de France